Brève: Élections municipales 2026 à Agde : quand le nautisme s’invite dans la campagne

On n’aura jamais autant parlé de nautisme à Agde que cette semaine. C’est tout à l’honneur du Salon nautique d’abord, qui fermera ses portes ce dimanche soir, mais pas seulement. Des candidats aux élections municipales de mars prochain ont également profité du focus dirigé sur le salon capagathois pour relayer leurs propositions en matière de nautisme.

Thierry Nadal veut un élu dédié aux ports

C’est d’abord Thierry Nadal qui a dégainé le premier. Selon lui, et vous verrez qu’il n’est pas seul à évoquer l’idée, « il est nécessaire qu’un élu du conseil municipal soit exclusivement dédié aux ports. » Dans son ordonnance, le médecin agathois prescrit « des investissements massifs sur les infrastructures du port (pontons, sanitaires, berges sur le fleuve Hérault) », ainsi que la nécessité « d’optimiser les espaces d’accueil pour envisager des possibilités de nouvelles places, d’accélérer la généralisation de bornes individuelles pour les consommations d’eau et d’électricité, de renforcer la sécurité et la protection des biens et des usagers dans les trois ports d’Agde, grâce la création d’une brigade portuaire coordonnée entre capitaineries et services municipaux. »

La mairie gèle les tarifs des ports

Cette semaine également, la municipalité a laissé filtrer des informations qui concernent notamment le vote du budget 2026, qui aura lieu en décembre en conseil municipal. On a ainsi appris qu’au niveau de la zone technique, la mairie voulait créer une véritable ouverture au niveau du cours des Gentilhommes et de l’avenue de la Jetée. Selon nos informations, elle souhaite reprendre le linéaire public qui longe les commerces de la zone technique en aménageant trottoir et piste cyclable, avec une contre-allée où les véhicules pourraient stationner.

Le quai de Trirème va être rénové dans les mois qui viennent et, semble-t-il, réduit dans sa largeur, afin de laisser plus de place aux gros bateaux dans le bassin. Décision qui impliquerait la circulation des piétons sur la promenade aérienne qui existe aujourd’hui et qui surplombe l’avenue des Phénitiens. Enfin, après une baisse plus symbolique qu’autre chose de 1 % des tarifs du port l’an passé, ces tarifs devraient être gelés en 2026. La surtaxe de 5 % qui s’appliquait aux professionnels va être supprimée.

Didier Irailles et la volonté de former

L’entrepreneur Didier Irailles, qui a lancé le mouvement “Agde ensemble”, veut faire du développement marin « le moteur de l’avenir agathois. C’est pourquoi, arrivé à la mairie, je créerai une fonction essentielle de maire adjoint à la mer, qui pilotera un service des affaires maritimes agathoises », lance lui aussi le candidat. Parmi la multitude d’idées mises sur la table, la création « d’un technopôle de la Méditerranée. En relation avec l’Université et l’Institut Agro de Montpellier, avec l’Ifremer, nous voulons attirer étudiants et chercheurs, en délocalisant sur la zone du Cap d’Agde les filières de biologie marine, de recherche aquacole, de formation aux métiers de la mer. Sur la même zone, nous créerons une pépinière d’entreprises destinée à relier les chercheurs et le secteur privé. C’est aujourd’hui le seul moyen de créer une activité permanente au Cap d’Agde. »

Didier Irailles, qui milite également pour l’installation « d’un Institut des métiers de la mer, qui comprendra une filière production (pêche, aquaculture, conchyliculture), une filière touristique (gastronomie, hôtellerie, événementiel), une filière gestion environnementale et une filière recherche (biotech). » Enfin, la création d’un aquarium municipal est aussi à l’ordre du jour.

Jean-Marc Bentajou et le projet Agathe’o

Il y a un an, Jean-Marc Bentajou annonçait officiellement depuis le Salon nautique sa candidature à l’élection municipale de 2026. Pour le cogérant du port à sec du Cap d’Agde et d’une société de location de jet-skis, « l’exemplarité de notre régie portuaire passera par la mise en place d’un pilotage clair, de comptes transparents et de décisions rapides avec la création d’une direction des ports et voies d’eau (Agathe’O). Celle-ci sera placée sous la responsabilité directe de l’adjoint au maire délégué aux ports, à la mer et aux voies d’eau. » Sur ce point, il ajoute : « le rééquilibrage de la fiscalité portuaire, aujourd’hui supérieure à la moyenne régionale, doit être engagé. Cela passera par une baisse maîtrisée des tarifs, tout en assurant un port excédentaire. »

Parmi les projets dévoilés : « la relance du centre nautique, la restructuration de Port Ambonne, qui sera un symbole de renouveau, la poursuite du projet de port fluvial – hôtel Riquet, mais dans des proportions mesurées privilégiant des objectifs économiques et qualitatifs et l’aménagement et la sécurisation des berges de l’Hérault. » Par ailleurs, dans une logique « de redonner à Agde sa dimension maritime, une Maison des gens de mer verra le jour dans la station. »

Fabienne Varesano et « les bases »

Pour la désormais ex-élue du RN agathois, qui appelle à une union des droites autour de sa candidature, « on a l’impression d’assister à une surenchère de promesses et de projets, où chacun veut épater la galerie à coups d’annonces spectaculaires. » Elle ironise, même : « alors non, je ne suis pas fille ni petite-fille de pêcheur, mais je vis et je travaille sur le port, 7 jours sur 7, je suis aussi plaisancière et surtout, j’ai étudié les dossiers, notamment depuis que j’ai eu connaissance de l’existence du rapport Egis, un document qui constitue le véritable bilan de l’état de nos infrastructures portuaires. » Elle n’en démord pas : « ce rapport, c’est l’héritage que la mairie actuelle va laisser aux Agathois : des quais fragilisés, des structures sous-investies, des installations en souffrance ». Mais pour Fabienne Varesano, ça n’est pas là le seul problème : « depuis longtemps, les usagers du port subissent un profond manque de considération », estime-t-elle. « Ils ont, eux aussi, pâti de l’opacité, du sous-investissement et de l’absence d’écoute. Les plaisanciers, les professionnels, les associations n’ont ni l’attention, ni les services qu’ils méritent, alors qu’ils contribuent directement à la vie et à l’économie de notre ville. Avant toute chose, il faudra leur rendre du respect, de la clarté et du service public. C’est la base. Et c’est ce que j’entends défendre. »